Bonjour,
      
    
    
      On 08/04/2019 09:57, Jeff Bigot
        wrote:
      
      
        
        Un point qui n'aide pas, la fameuse étude (Suède
          ?) qui «démontre» que la technique utilisée sur un clavier ne
          modifie pas notablement le temps de saisie. Mais, de mémoire
          des biais importants peu mis en avant (recopie et non
          rédaction, fatigue). Cette étude a été évoquée le 2 avril
          comme élément important de l'AZERTY face au bépo.
      
    
    
    C’est comme les études qui démontreraient que le Dvorak ne serait
    pas meilleur que le Qwerty : il y a ceux qui essaient pour se rendre
    compte par eux‐mêmes de la réalité, même si ça prend un certain
    temps,
    et ceux qui font des études biaisées (volontairement ou non) avec un
    résultat pourri, et en prenant encore plus de temps (surtout si on
    additionne celui de tous les participants — enfin, sauf si l’étude
    est complètement pipeau).
    
    Quoiqu’il en soit, le premier intérêt de la frappe dactylographique,
    c’est de libérer les yeux du clavier. Pour la rapidité, il faut
    aussi de l’entraînement et ce n’est certainement que relatif à la
    rapidité dont la même personne serait capable sans ça.
    
    Enfin, quand on regarde les conclusions de l’étude, ce n’est
    peut-être pas tant elle (elle n’est peut-être que trop légère pour
    en tirer quoi que ce soit) que la formulation de ses résultats qui
    est biaisée, parce que lue attentivement, leurs conclusions ne
    disent pas grand chose.
    
    « 1. Avec cinq doigts, vous pouvez être aussi efficace que quelqu’un
    qui utilise tous ses dix doigts. »
    
    Oui, on peut sûrement trouver quelqu’un qui ne tape pas trop vite à
    dix doigts.
    Mais il faudrait encore avoir développé une méthode de frappe à cinq
    doigts. Avant la dactylographie, je n’utilisais pas cinq doigts et
    j’ai certainement gagné du temps à apprendre une méthode éprouvée
    qu’à en développer moi‐même une bâtarde je ne sais pas comment.
    
    « 2. Ne vous inquiétez pas si vous n’avez pas suivi de cours de
    dactylographie. Ceux qui l’ont fait ne sont pas nécessairement plus
    rapides que vous. »
    
    Ceux qui ne se sont jamais entraînés après et n’ont pas utilisé
    intensément le clavier, certainement. Moi, je suis plus rapide avec
    la méthode dactylographique que je ne l’étais sans. Que d’autres
    soient plus ou moins rapides que moi est totalement secondaire et
    c’est comparer des choux et des carottes : la question d’un
    apprentissage, c’est de savoir par rapport au temps investi s’il
    apporte un bénéfice suffisant à celui qui le fait.
    
    « 3. Vous 
pourriez taper sans regarder vos doigts, même si
    vous n’avez jamais appris la dactylographie. »
    
    J’aurais pu, je ne sais juste pas comment. Il y a certainement des
    gens qui y arrivent, mais moi, je n’y étais jamais arrivé.
    
    « 4. Vos deux mains bougent très différemment quand vous tapez. »
    
    Et donc ?
    
    « 5. Il y a plein de stratégies entre « chasse et picore » (
hunt
      and peck) et la dactylographie. En fait, on tape tous très
    différemment. »
    
    C’est bien. Il y a plein de stratégies. Enfin ils ne s’engagent pas
    là quant à leur efficacité et ne disent pas comment on est censé les
    développer. Parce qu’il y en a qui en restent à « chasse et
    picore ». S’ils avaient spontanément trouvé le moyen de faire mieux,
    ils ne continueraient certainement pas comme ça.
    
    Si on résume leurs conclusions :
    – Il y a des gens qui tapent plus vite avec une méthode personnelle
    que d’autres avec une méthode dactylographique.
    Certainement. Il y a aussi des gens qui courent plus vite que
    d’autres ne vont en vélo.
    – Il y a d’autres méthodes de frappe efficaces que la
    dactylographie.
    Lesquelles ? S’ils ont trouvé une méthode aussi efficace et plus
    rapide à apprendre, ils ne devraient pas se priver de la
    communiquer.
    Ah non, c’est vrai, chacun est censé développer la sienne et si elle
    est efficace, tant mieux pour lui, sinon tant pis, pas de bol, mais
    bon, il ne va pas apprendre la dactylographie pour autant, il vaut
    mieux qu’il cherche des gens qui ont appris la dactylographie et
    malgré ça tapent moins vite que lui (en cherchant bien…), pour se
    rassurer.
    
    J’attends avec impatience leur prochaine étude qui dira qu’on écrit
    peut-être plus vite au stylo que quelqu’un qui tape au clavier.
    
    Le 08/04/2019 à 14:51, Marcel a écrit :
    
      Finlande. C’était la même équipe du département d’informatique de
      l’école de Sciences de l’université (pubique) Aalto d’Helsinki.
      https://userinterfaces.aalto.fi/how-we-type/
      https://dl.acm.org/citation.cfm?id=2858233
    
    Alors ça, c’est 
grandiose !!!
    Merci Marcel !
    L’AFNOR a confié la réalisation de son Azerty à ces fumistes !
    « Oh tiens, des gens qui font des études bidon ! En plus ils ne
    parlent pas français. On va leur confier la réalisation de notre
    disposition pour le français. »
    
    Du coup, je comprends mieux la « qualité » du résultat…
    Et encore, la cohérence (regroupement des voyelles accentuées
    courantes, les chiffres et les quatre principaux opérateurs
    numériques accessibles directement quand on est en Verr. Maj.) doit
    certainement bien plus à Yves Neuville (voir 
sa
      version de 1985, dont les principes ont manifestement été
    repris pour la version finale de l’Azerty AFNOR — dommage qu’on tape
    plus de texte et moins de chiffres qu’en 1985), qu’à eux.
    
    Cela dit, si on considère qu’on veut une disposition qui s’adresse
    aux gens qui ne tapent pas à dix doigts, on peut trouver une
    certaine logique à en confier la réalisation à une équipe qui ne
    croit pas à la frappe à dix doigts.
    
    On peut donc dire aux gens « si vous voulez apprendre la
    dactylographie, passez directement au Bépo, l’Azerty n’a jamais été
    fait pour ça, l’AFNOR y a particulièrement veillé pour sa version ».
    
    Bon, il y a une explication rationnelle : si on considère que d’un
    côté l’État se désengage financièrement de l’AFNOR (comme de tant
    d’autres choses…) et que de l’autre le gouvernement lui demande une
    norme, ce n’est pas illogique que l’AFNOR sous‐traite à une équipe
    qui lui propose de bâcler un truc gratuitement (juste pour avoir une
    publication ; dans beaucoup de pays les chercheurs sont évalués
    selon leur nombre de publications, certains considèrent que ça a un
    biais négatif sur leur qualité…). Vu comme ça, le gouvernement en a
    pour son argent, mais c’est dommage de faire des économies de bout
    de chandelle pour une norme destinée à toucher quasiment toute la
    population…
    
-- 
Laurent
http://beop.free.fr/