« Belges, Belges, »
La neutralité peut être atteinte d'une autre manière en français.
Par exemple, en utilisé un nom « genré » associé à un mot épithète (adjectif, participe, parfois un nom) : « une personne qui entraîne », « un personnel enseignant »…
À l'opposé, pour préciser le genre, des adjectifs (et noms juxtaposés) existent : « un ministre [homme, masculin, mâle], un docteur [femme, féminin, femelle] » ; ou encore, dans l'autre sens, un nom juxtaposé précisant la fonction : « une femme docteur, un homme ministre ».
En ce sens, il est tout à fait possible d'être neutre en respectant les règles en vigueur de la grammaire, tant qu'on est prêt à un faible investissement en nombre de caractères.
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Tout ça pour dire qu'en dehors d'un nombre assez limité de mots, le genre qualifie un grand nombre de mots qui n'exhibent clairement ni l'un ni l'autre des deux sexes. Pourquoi « livre » est-il masculin ? Ne faudrait-il pas le faire passer au féminin, par souci d'égalité ? La « connaissance » est féminine, est-elle alors inaccessible aux hommes ? Pourquoi
das Mädchen est-il neutre en allemand ? En danois, on dit, pour qualifier une femme et un homme : «
en kvinde og en mand », les deux mots appartenant au genre « commun », par opposition au genre « neutre ». En norvégien, cette distinction a disparu. Dans les deux langues, il n'y a plus l'opposition du féminin au masculin, les deux appartenant maintenant au genre commun.
Le genre des noms en français est une bizarrerie qui poursuit beaucoup de langues indo-européennes, il y en a bien d'autres dans beaucoup d'autres langues. Par exemple, l'opposition entre les « genres » animé et inanimé. Le nombre « duel » en plus du singulier et du pluriel.
Il y une forte distinction entre genre et sexe.
Les mots de genre féminin ne sont pas tous de sexe féminin ; les mots de sexe masculin ne sont pas tous de genre masculin (pas en français ici, mais en allemand, par exemple).
Diable, il y a même des mots qui sont, comme le chat de Schrödinger, dans une superposition de genres, nommément : « amour », « délice » et « orgue ».
Créer un parallèle simpliste entre genre et sexe relève d'une ignorance profonde des grammaires des langues de notre planète et de leur évolution.
Avec le temps, cette distinction devrait disparaître, résolvant, par là même, tout problème réel ou supposé de conflit de genres dans la langue. On pourrait se retrouver, comme en mandarin, avec une distinction seulement écrite (他 et 她), les deux se prononçant
ta1 ; voire sans distinction de genre, comme en farsi.
Much ado for nothing.
Pour en revenir au point médian (ou au point milieu, il va falloir choisir lequel des deux adopter #teammedian vs #teammilieu), je ne connais pas de langue qui en fait normalement usage. (Okay, Wikipedia me donne le grec, l'occitan et le franco-provençal, wahou.) Pourquoi accorder tant d'importance à un caractère qui, au demeurant, ne sert pas. (Un peu en maths — pour le produit scalaire, notamment. Mais qui n'utilise pas LaTeX ou Word pour écrire des maths ?)
Je suis un peu déçu de voir que les évolutions proposées du BÉPO (je n'utilise plus l'azerty) reviennent à faire disparaître beaucoup de lettres mortes et diacritiques utiles dans d'autres langues. Je suis heureux de pouvoir écrire les æøå en danois, le ł en polonais, papá en espagnol, può en italien, le ß en allemand, le ij en néerlandais, le ş turc, les ŝĝĵč en espéranto, et bien d'autres. Oui, je pourrais utiliser les agencements propres à ce langues : mais non, la flemme.
Le 25/06/2017 à 19:05, Valentin Melot a écrit :
Le 25/06/2017 à 18:20, Mélanie (ariasuni) a écrit :
Je sais bien qu’elle fait autorité, mais l’Académie Française est un
juste un poids. La vision prescriptiviste de celle-ci est à l’opposé du
fonctionnement et de l’évolution des langues (la présence d’une académie
normative est d’ailleurs assez rare, nous sommes une exception).
Je sais qu’on frise le hors-sujet, mais petite question quand même : le
fait de vouloir féminiser la langue à marche forcée en violation du
principe d’économie (qui dit que les ·e· ne vont pas apparaître tout
seuls à la fin des mots si on ne les force pas, entre autres parce qu’on
ne les prononce pas à l’oral), n’est-ce pas également du prescriptivisme ?
À marche forcée? On dirait que tu parles de Stalinisme. Que ça soit des
gens qui écrivent selon l’usage courant ou selon leurs propres règles, y
a toujours des gens qui croient mieux savoir que les autres comment on
doit écrire.
Accuser les promoteurs et promotrices de l’écriture inclusive de ce
genre de maux sans vraiment s’offusquer plus que ça des pédants de
l’orthographe ne fait que montrer que ce qui dérange vraiment, c’est de
faire bouger le status quo.
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Je me pose une question à ce sujet : cela promeut peut-être l'égalité homme-femme, mais je doute que cela va accélérer la saisie ni améliorer l'ergonomie ... ce qui est me semble-t-il l'objet principal de nos discussions.
Si vraiment on veut faire de l'inclusif dans ce cadre,sans doute que cela passerait par une suppression de ces terminaisons : le e qui ne se prononce pas (par exemple "inventé•" ou bien "institut•") le dernier cas est intéressant, car on comprend bien avec le point milieu (que j'ai grossi pour le propos) qu'il s'agit d'écriture inclusive et donc que le mot correspond à une qualité autant pour l'homme que pour la femme, et qu'on ne confondra pas avec institution ou institut etc ...
On aurait donc soit entraîneu• pour celui ou celle qui entraîne des sportifs et entraîneuse pour une profession qui mériterait d'avoir son pendant masculin d'entraîneur et qui se pratique souvent dans les bars spécialisés. Non ?
Bon, je sors ....