Re: [EGD-discu] Des nouvelles de l'AFNOR (et Re: Commentaires sur le BÉPO)

[Marcel Schneider <bkn.ema@xxxxxxxxx>]

Le mer., 03 févr. 2016 12:26, Olivier Guéry <nemolivier@xxxxxxxxx> a écrit :

> Je ne crois pas qu’ajouter 2000 caractères en ajoutant deux touches modificatrices soit des mises à jour vite fait, ou alors je n’ai pas compris ce que tu proposes.

J’ajoute une bascule Pro sur le $ du bépo dont le placement est contesté et qui passe sur S dont le ß finit dans le groupe tréma, et le # sur C ou D dont l’ed passe en compose d h. La modificatrice ajoutée est sur VerrCap en doublure (ce qui fait qu’il faut déverrouiller les capitales après usage, mais seulement après avoir fini de se servir du pavé numérique étendu). Les 1600 caractères latins sont presque tous en compose par défaut, de sorte que les touches mortes ne viennent qu’en doublure. Ezh c’est compose z h, par exemple. Je propose de placer compose sur AltGr+espace, et le tiret bas par exemple en accès direct à la place de ç ou de à quand Pro/Kana est verrouillé, et aussi par exemple en AltGr+t, et mettre le thorn en compose t h (aussi parce que sur un clavier à distribuer dans les écoles… tirer la langue c’est ignoble, islandais ou pas islandais).

> Ta dispo (que nous n’avons toujours pas vue)

Je suis le premier à m’en désoler. Je me dépêche… mais ce ne sera pas pour demain, malheureusement  :(

> ne me semble démontrer qu’une chose : c’est que plus on bouge de symboles, plus on s’éloigne de l’azerty, et que c’est mieux (en même temps, pour faire pire…) ;)

J’ai bougé juste ce qu’il faut pour la concentricité sur home row et pour séparer ‘de’. Dans la pratique, cela prouve que l’utilité d’en faire plus est très réduite. Après, je suis prêt à jouer le jeu du bépo, mais il m’a semblé important de commencer tout d’abord par mettre quelques points sur quelques i. En fait je n’arrivais pas à décliner en bépo les éléments que j’avais, alors j’ai essayé d’ergonomiser l’azerty : j’ai fait des essais au jugé ; j’ai fait faire des calculs très longs et volumineux dans le tableur ; puis le résultat j’ai essayé de le rapprocher du bépo autant que faisable. Mais j’ai aussi eu l’idée de voir ce que ça donne quand je bouge l’azerty au minimum et – surprise, ça fonctionne :
ŒÙ " ' ( – È - ÇÀ ) =
   QZKFGYJ DLM^ `
     ASERTUNI OPÉ ´
  <WXCVBH ,  .  :  ;

> Nicolas va râler en me lisant mais les inversions que nous avons faites après l’algo l’ont été après mûres réflexions, débats et votes. Pas simplement parce qu’on avait le sentiment que ce serait mieux comme ça. Et elle ont été faites _à l’issue_ de l’usage d’un algorythme issu de lois précises.

À mon avis vous avez bien fait de faire calculer, et vous avez bien fait d’ajuster. Il faut davantage pour comprendre les protestations de Nicolas, car après tout, ceux qui vont pianoter sur le bépo, c’est la communauté des utilisateurs, pas l’algorithme  :)

> La frappe au clavier n’a de valeur qu’en dactylo a l’aveugle.

Moi aussi je tape au toucher (méthode O0, que j’ai apprise sans jamais en voir d’autre, avant la page méthodes du bépo ― sauf les mots de passe…), mais j’apprécie le fait de ne pas être obligé de positionner d’abord la main pour taper une lettre isolée.

> Il n’est pas question ici de juger de la pertinence ou pas de la gravure.

Ce qu’on ne pourra plus faire sur un bépo normalisé, c’est d’avoir une dispo ‘écriture’ et une dispo ‘raccourcis’ qui ne sont pas congruentes, en tout cas.

> S’imposer cette contrainte c’est aboutir à une dispo sans intérêt, je pense (n’était les améliorations que l’AFNOR veut faire à l’AZERTY, mais ce n’est pas comparable au bépo, deux objectifs trop différents, les deux dispo n’entrent pas en concurrence).

Et je ne pense pas non plus que l’asertuniopé pourra sérieusement concurrencer le bépo, qui a bénéficié d’une optimisation plus poussée et plus impressionnante. Et le bépo est une institution. Politiquement, la France est obligée aussi de normaliser le bépo (en plus d’implémenter ISO/CEI 9995 sur l’azerty). Ou en tout cas une disposition qui commence par BÉPO et qui aura été promulguée en bonne et due forme.

> Non, de fait, ce n’est pas l’utilisateur final qui décide; c’est un idéal, mais il y a des contraintes qu’il faut juger. Par exemple, il faut voir quel est le poids de cette décision, si ça impose d’utiliser 2 touches pour y mettre des accès à d’autres symboles, c’est une question qui se discute. Pour une autre variante, pourquoi pas, mais pas par défaut.

Cela me fait de la peine de voir se focaliser toutes les attentions sur comment caser telle lettre sur une touche ou sur quelle touche morte, et quelle touche morte x, y ou z il faudrait ajouter. La solution compose est tellement plus efficace, tellement plus évidente à implémenter, et tellement plus simple à enseigner. Donc il faut vraiment avoir compose “aussi” (ou peut-être surtout) dans la dispo (et dans la norme !).

> Tu détourne l’intention en passant de disposition « à l’usage des francophones (et des frontaliers) » à « disposition latine ». C’est un sacré basculement. Et tu es le seul à le faire, ça n’a jamais été le but du bépo non plus que celui annoncé par l’AFNOR, me semble.

Je suis en train d’essayer d’amener l’idée que l’écriture latine est à implémenter comme un tout, y compris sur les claviers. Ce n’est pas le fait qu’elle compte dix fois plus de caractères que certaines autres écritures, qui doit changer cela. À l’ère d’Unicode, les claviers à l’ancienne cʼest has been. N’importe quel hardware latin, à commencer par le qwerty ASCII, peut devenir latin complet si l’on ajoute un minimum qui consiste en AltGr ou Kana sur Alt droite, Compose sur Alt droite + Espace, et une longue liste dead trans, idéalement normalisée.

> Encore une fois : tout dépends de la solution. Si placer les 2000 caractères que tu évoques entraîne de trop gros sacrifices, la « maturité » et le « professionnalisme », veut d’être raisonnable et de chercher une solution qui offre le plus de caractères possible sans sacrifier à l’usage ultra-majoritaire : utiliser un clavier.

C’est ça.

 

Bonne soirée,

Marcel