Re: [EGD-discu] Clavier LDLC NEMEIO

[Alexandre Garreau <galex-713@xxxxxxxxxxxx>]

Je sais ça pour la mémoire mécanique, et comme sous emacs on en a des tas de raccourcis, je le sais d’autant plus.

Mais deux–trois choses viennent nuancer ça.

Tout d’abord, ce ne sera pas le cas de tout le monde : par flemme et stupidité c’est actuellement le cas de la plupart, mais pour quelques uns, qui, par exemple, utiliseraient très peu les claviers, très peu souvent, ça pourrait prendre beaucoup trop de temps, et je comprend que de telles personnes ne voudraient pas apprendre (ça prend quelques actions je crois, sur une certaine période, ça peut aller peut-être jusqu’à la dizaine quand on connaît rien j’ai l’impression, voire beaucoup plus en cas de changement, de nouveau contexte, ou de mauvaises habitudes, et ce temps est évidemment multiple de l’utilisation, or j’ose espérer qu’une technologie aussi précise que le clavier ne soit pas rendue technologiquement obligatoire pour toute la population mondiale à jamais, et aussi qu’il reste possible — techniquement — pour certaines personnes — éventuellement une minorité — de vivre sans informatique (ou industrialisme, ou whatever, en gros laissons les hippies dans leurs campagnes)).

La deuxième raison est que non seulement tout le monde n’apprend pas le clavier de base par cœur, mais surtout tout le monde, en fait, surtout, personne n’apprendra le clavier en entier, ni la totalité des raccourcis et commandes clavier existantes. D’ailleurs c’est d’autant plus visible dans emacs : on crée d’autant plus de raccourcis qu’ya de commandes, et généralement on se rappelle les plus fréquentes, mais pas les moins fréquentes, qui parce que moins souvent utilisées, font du coup souvent 3-4 appuis de touches (sans compter les modifieurs type meta et contrôle). Le marquage reste donc très utile pour les commandes peu fréquentes (et c’est beaucoup moins con que de rechercher dans la doc à chaque raccourci clavier, et plus rapide que d’abandonner complètement le raccourci clavier et de juste taper le nom de la commande — autocomplétion à l’appui — à chaque fois), et pour les touches mortes (surtout si on se met à les empiler).

Enfin la troisième est un sous-cas de la dernière : idéalement, je pense qu’on devrait fournir un clavier standard ergonomique qui sache correctement mêler : facilité d’apprentissage mnémotechnique, ergonomie, et compatibilité historique. Sachant que ces trois là sont justement souvent en concurrence, que chacune dépend du contexte et peut en venir à changer, et qu’il faut bien décider un trade-off entre les trois, je pense qu’avec un seul standard « just good enough » pour tout le monde, chacun devrait se permettre et même être encouragé à faire sa propre version « un peu mieux » (voire complètement différente), plus adaptée, personnalisée, que les autres, comme quand je parlais à Marcel de citations, Smalltalk, Lisp et XML tout à l’heure (oulah ce mélange de langages >< je dois avoir l’air bien stéréotypé maintenant x)). Dans un tel contexte, il me paraît naturel et même normal d’avoir, à terme, autant de dispositions qu’il y a de personnes (la compatibilité n’est fille que de l’inertie (à force du tout qwerty et de l’hégémonie impérialiste étasunienne, les concepteurs en tout genre en viennent à oublier la diversité des dispositions, et comment s’adapter à celle-ci : en poussant des dispositions largement incompatibles comme dvorak et bépo, on lutte déjà contre ça)) : à ce moment là, pour rien qu’utiliser le clavier de qqun d’autre, à moins que chacun ne mette sa disposition « dans le cloud » et que chaque ordi soit connecté à internet en permanence (ce qui n’est pas forcément possible ou même, pour certain·e·s, souhaitables), il n’est pas sûr de tomber sur un ordi avec une disposition qu’on connaît (si un beau jour les dispositions standards cessent plus ou moins d’exister : à priori tout ça est surtout question de composer avec les claviers marqués, l’uniformisation industrielle, et alors pourquoi se faire chier à apprendre tou·te·s la même disposition ? l’ergonomie se fait à travers le temps, par les individus), alors se fier aux marquages reste une valeur sûre.

Puis ce que j’aime ici c’est que c’est avec de l’eInk. Et si ya deux technologies vraiment cool pour ça c’est bien l’OLED (peu énergivore, peu coûteux à fabriquer, d’autant moins avec peu de pixels), et l’eInk (ne consomme d’énergie que quand on change l’affichage, ne produit pas de lumière directe, n’abîme pas les yeux, possède généralement une excellente résolution).