Je vous propose donc une réécriture en « masculin neutre ». Et
puisqu’il n’y a aucune modératrice féminine, Trilowy n’ayant pas été
retenue, on peut écrire « modérateurs » partout sans que ça froisse
les Bépoètes.
Ah, nous voici déjà devant un premier point crucial et bien vite
écarté : on parle ici d’un texte générique. Qu’il contienne une liste de
personne importe peu, cette liste n’étant pas liée au fond du texte,
elle sert uniquement d’annexe.
Ce qui veut dire que la présence, ou ici l’absence, de modératrices ne
doit pas influencer le texte lui-même, qui se doit, à mon avis,
d’inclure au plus large.
On 02/12/2024 18:59, Cala wrote:
Heu, excusez-moi de ne pas avoir de grandes pensées.
Je suis persuadée que tout le monde a commencé avec de petites idées, et
pourtant, voilà où nous en sommes !
Mais je suis femme et ne me sens pas "rendue visible" par des
vocables féminisés et des points.
Et c’est un avis valable, mais c’est le tien. Il se trouve que le mien,
c’est plutôt le contraire. Étant une femme également, je me demande
donc : lequel de ces deux avis représente celui « des femmes » ? A
priori, aucun des deux, et les deux à la fois. Il n’existe pas de
réponse unique, car « les femmes » ce n’est pas un groupe homogène.
* Le masculin neutre me convient parfaitement et si je veux
spécifier, la langue française me le permet parfaitement.
Magnifique. Et une langue, quand elle est utilisée, on la dit vivante,
et elle évolue. Tu semble te réjouir que la langue française te permette
de préciser quand tu parles d’une femme ; j’aimerais personnellement
pouvoir me réjouir également quand elle me permet de préciser que je
parle d’un homme.
Et même, dans mes rêves les plus fous, pouvoir parler d’une personne non
binaire ! (En attendant de n’avoir plus à préciser du tout car ça n’aura
plus d’importance.)
* Si je modère une liste de diffusion (ce que j'ai fait pendant 20
ans) je n'ai pas besoin d'être moderateuriste, modératrice me suffit
largement.
Et pour modérer, il faut savoir lire et écrire, du moins un minimum.
Personne n’a utilisé « moderateuriste » mais « modérateurice »,
néologisme créé en ajoutant le « rice » de « modératrice » au « eur » de
« modérateur ». Ce n’est probablement pas parfait, mais c’est comme tous
les mots, la première fois que l’on fait leur connaissance, il faut les
ajouter à notre vocabulaire.
* Enfin les points médians sont pour moi une réelle souffrance et je
pense à mes élèves lycéens qui savent déjà à peine lire sans parler
de leur orthographe "à l'oral".
Les points médians sont un moyen, mais il y en a d’autres. Il peut
effectivement être difficile de lire les écritures inclusives à base de
points médians, en particulier pour les personnes dyslexiques. Dans le
cadre d’un texte posé qui ne gagne rien à être un peu plus court, on
peut privilégier les formulations épicènes ou les doublons.
Quant à tes élèves, je pense que tout ira bien. Je préfère moi-même
utiliser l’orthographe pré-réforme de 1990, mais on parle toujours d’une
langue vivante, laissons-la vivre en paix.
Et de toute façon, l’ancienne méthode ne semble pas exempte de défauts
non plus, quand on voit des gens qui parlent comme au temps des Lumières
mais sans jamais rien réussir à dire. (Et avec tout autant de fautes que
« les jeunes ».)
Alors de grâce, continuons à échanger des infos, des pensées, des
rêves et laissons la propagande où elle doit rester.
Et moi je rêve d’une langue française qui parle à tout le monde, et de
tout le monde.
Merci de m'avoir lue et à celles et ceux que j'aurais froissés, je
vous présente toutes mes excuses.
Tu ne souhaites pas m’inclure, je vais respectueusement refuser tes
excuses.
Et pour celles et ceux qui y ont prêté attention, tout mon mail est en
écriture inclusive, et je suis prête à parier que ça n’a pas gêné
votre lecture pour un sou.
Désolée pour la mosaïque, et j’espère avoir pu convaincre sans
décourager.
Je vous souhaite une bonne soirée