C'est intéressant, mais effectivement il manque beaucoup de choses dans cette étude. Outre les notions de durée et de confort qui sont des facteurs très importants, ça dit « taper à 5 doigts peut être aussi rapide », mais cela ne dit pas si en moyenne c'est le cas.
Le truc « étrange » est que pour les différentes stratégie, il n'y a que relativement peu de touches, surtout pour la main gauche, qui sont soulignée. Cela laisse à penser à un test pas vraiment exhaustif…
Ils semblent avoir mis certains moyens au niveau technologie (suivi des doigts et des yeux), mais je ne suis pas convaincu par ce que l'on peut voir de la méthodologie.
From: "Jean-Christophe Groult" <jcgroult@xxxxxxxxx>
To: "discussions" <discussions@xxxxxxxxxxx>
Sent: Monday, 15 February, 2016 10:24:47
Subject: Re: [EGD-discu] Étude
Merci, c’est super intéressant.
Concernant l’étude, je vais me faire l’avocat du diable car je pense que le principale intérêt de bépo est le confort plus que la vitesse.
D’abord l’échantillon est beaucoup trop réduit (30 participants) pour faire des stats. En temps qu’étude qualitative cela a tout son sens, mais il ne faut pas la généraliser naïvement.
Ensuite il y a plusieurs biais méthodologiques :
— on remarque que certaines personnes ont tapé le ö et le ä et pas d’autres, ce qui veut dire que tout le monde n’a pas eu le même texte. Cela pourrait être négligeable, mais j’y reviendrais.
— l’exercice est une suite de mots aléatoires qui ne forment pas une phrase. Comme un·e dactylo rapide a un décalage entre ce qui est lu et ce qui est tapé, un effort de mémorisation doit être fait. Cet effort est d’autant plus important que la suite de mot n’a pas de sens. Cela se traduit par une augmentation de la charge mentale qui peut être préjudiciable à la vitesse de frappe.
— l’exercice de frappe ne dure qu’une minute ! Ce n’est pas vraiment réaliste. On a pas eu le temps de se « chauffer » et la fatigue ne se fait pas encore sentir. Et on comprend mieux que l’étude mets en avant les chatteurs et les joueurs. Ensuite cela rend la vitesse de frappe d’autant plus dépendantes des caractères et des digrammes du texte, et comme ces textes sont très court…
Vu les technos utilisés (eye-tracking, motion capture) ont peut comprendre qu’ils n’aient pas voulu analyser une heure de frappe. Toutefois ces 3 biais auraient facilement pu être éliminés :
— choisir (aléatoirement) un texte suffisamment long. Même texte significatif pour tout le monde.
— déclencher l’enregistrement au bout de 10 minutes.
Enfin une phrase de la conclusion m’intrigue « Many of the fastest typists we observed had no formal training in typing.»
Est-ce que cela inclut les « touch-typists » ? Est-ce qu’une personne qui n’a jamais suivi de formation dactylographique peut être comptabilisé en tant que « touch-typist » ? Si oui cela revient à dire qu’ils ont appris par eux-même et dans ce cas sur quel(s) critères l’équipes classe les participants entre « touch-typist » et « self-taught » ?