[berrypedia_LD] Article Berry Républicain 20/09/08

[bombix <bombix@xxxxxxxxxx>]

L'article paru hier dans le Berry.
Si quelqu'un peut faire un jpeg de la version papier, merci.

Cordial.

bombix


BOURGES
Internet
dimanche 21 septembre 2008 - 02:50
Berrichons, à vos contributions

*Wikipedia version locale. C'est le pari que viennent de lancer deux des 
animateurs de l'Agitateur de Bourges. Tout le monde est invité à 
apporter sa pierre. Même et surtout le Berrichon lambda.*

 Tout le monde a un savoir à faire partager. C'est sur ce principe que 
Jean-Michel Pinon, déjà connu pour son webzine L'Agitateur de Bourges, 
et Michel Parolini, un des administrateurs, ont décidé de lancer 
Berrypédia, une encyclopédie en ligne participative sur le modèle de 
Wikipédia. Un projet autant local que cette dernière est internationale 
: des contributions d'autochtones sur le Cher et l'Indre, point barre.

L'idée est venue à l'occasion des municipales : « Nous avons constaté 
que les gens étaient plus consommateurs qu'acteurs, comme le fort taux 
d'absentéisme l'a montré. Là, nous souhaitons les impliquer, qu'ils 
soient producteurs », explique Jean-Michel. L'expérience des élections 
leur a aussi donné l'envie de développer des thèmes contemporains. « Il 
n'y avait pas de base documentaire pour répondre à certaines questions 
soulevées », se souvient Michel.

Intention louable, pari risqué

Si l'intention est louable, elle relève aussi du pari risqué, les 
initiateurs le reconnaissent. Le premier écueil concerne la masse 
critique de contributeurs : sera-t-elle suffisante ? Wikipédia joue à 
l'échelle de la planète, Berrypédia sur deux départements. Pour 
l'instant, une poignée de personnes ont répondu à l'appel. Les mois à 
venir diront si d'autres viendront grossir les rangs de cette armée du 
savoir libre. Car on peut être un puits de science sur le gardon mais 
rester muet comme une carpe dans son coin de nature. Les deux amis 
espèrent un effet boule de neige. L'existence d'un homologue breton, 
Wikibrest, les encourage. Mais, prudents, ils n'ont pas fixé d'objectifs 
quantitatifs. Eux-mêmes souhaitent mettre un article par mois en ligne.

L'autre risque, c'est la crédibilité des contenus. Entre ce que leur 
charte éditoriale proclame et la réalité de la production, il peut y 
avoir plus d'un pixel d'écart... En terme de qualité, déjà. Notre 
amoureux des rivières peut se rallier au projet mais écrire comme un 
manche? de canne à pêche. Le texte passera forcément au crible des 
modérateurs attitrés. Du coup, on peut se demander si Berrypédia ne 
relève pas de l'utopie et ne finira pas avec des contributions d'« 
académiciens ».

Comment éviter la désinformation ?

Surtout, comment éviter la désinformation ? Bien sûr, les textes seront 
validés, mais quid des domaines pointus ? « Pourquoi pas un comité 
scientifique de validation, à terme ? », envisagent-ils. Quant à la 
malveillance pure et simple, optimistes, ils comptent sur 
l'autorégulation. Comme leur modèle, les articles pourront être modifiés 
et l'historique des versions apparaîtra. « Et puis, d'après notre 
expérience de l'Agitateur, les abuseurs sont marginaux », tempère 
Jean-Michel. Même si ce n'est pas le but premier, les détenteurs « 
légitimes » du savoir -historiens et journalistes-, sont aussi 
bienvenus. Ils attendent d'ailleurs la réception du projet par le milieu 
: mépris ? Soutien ?

Justement, dans la catégorie « académique », que pensent-ils de leur « 
prédécesseur » Roland Narboux, l'auteur de l'encyclopédie de Bourges (Cf 
ci-dessous) ? « On ne se détermine pas contre Roland Narboux », refuse 
d'abord de polémiquer Michel. Mais de développer, non sans insinuation : 
« Nos deux projets sont différents : il n'exploite pas toutes les 
possibilités d'Internet, comme l'interactivité. » « Il fait ce qu'on 
faisait il y a dix ans », renchérit son voisin. En clair, Narboux = web 
1.0, Berrypédia = web 2.0. Un souris de retard quoi. Voilà pour la forme.

Passons au fond : « il y a beaucoup d'anecdotes, c'est agréable et 
intéressant à lire, il a des connaissances » concèdent-ils. Avant de 
fustiger le côté « parole de Dieu » des articles, sans sources ni 
critique possible. Et parfois subjectif politiquement : l'appartenance à 
la municipalité en place se ferait sentir. Alors que Berrypédia fait 
v?ux (pieux ?) d'objectivité. Et si la lecture est plaisante, c'est que 
l'anecdotique justement prend trop de place. Le contraire de Berrypédia, 
qui entend faire du contenu sérieux, du « solide ». Hum, n'est-ce pas un 
peu académique, ça ?

Néanmoins, ils seraient « enchantés » de sa participation »? Trêve de 
polémique, on souhaite que les deux fonctionnent : le savoir n'est pas 
un monopole et on peut espérer une saine émulation.

Sabine Blanc sabine.blanc@xxxxxxxxxxxxxxxx

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